Le Cytomégalovirus (CMV )ou humain herpes virus 5 (HHV-5) est classé dans la famille Herpetoviridae, il est caractérisé par la spécificité d’hôte étroite, par un cycle de multiplication long et  par une latence dans de nombreuses cellules.

Le Nom CMV : vient du fait que la cellule infectée  augmente de taille (20-35 µ).

Structure

  • Le virus est plus grand : 200 nm de diamètre
  • ADN du CMV est plus long et est plus complexe
  • Glycoprotéine d’enveloppe spécifique

Multiplication

L’infection à CMV est spécifique d’espèce : chaque espèce animale a son propre CMV ( CMV de la souris, du porc et du cheval)

Le virus du CMV infecte de nombreuses cellules :

  • Cellules épithéliales
  • Cellules glandulaires (foie, reins, glandes salivaires)
  • Epithélium digestif
  • Parenchyme pulmonaire
  • Pancréas
  • Cellules musculaires

La multiplication est plus longue, l’enveloppe définitive est acquise au niveau de l’appareil de golgi.

Epidémiologie 

L’infection à CMV est endémiques et surviennent tout au long de l’année sans recrudescence saisonnière. L’infection est favorisée par des conditions socio-économique s précaires : le pourcentage d’adultes ayant des Ac anti CMV  atteint 90-100 % dans certains pays en voie de développement. Le réservoir est strictement humain. Le virus perd rapidement  son pouvoir infectieux  à la surface  d’objets inertes,  ce qui nécessite pour sa transmission un contact étroit. Le sujet atteint de CMV ou porteur asymptomatique du virus excrète le virus dans les urines, les sécrétions cervicovaginales, le sperme, le lait, la salive, les larmes.

Mode de contamination

La contamination se fait par contact direct.

  • Transmission de la mère à l’enfant.
  • Transmission in utero par voie placentaire.
  • Transmission périnatale (voie génitale lors de l’accouchement ou lors de l’allaitement).
  • Infection acquise.
  • Par voie pharyngé ou génitale
  • Sang, greffes d’organes, transplantés.

Physiopathologie

Le virus pénètre  par  la  voie  (respiratoire ,   sexuelle,   sanguine , materno-fœtale) , puis  il  y a une dissémination sanguine  transitoire  qui permet au virus  d’atteindre les organes cibles  qui sont les cellules  endothéliales, épithéliales et fibroblastiques. La diffusion du virus se fait  de cellule à cellule.

Le fibroblastes sont une cible essentielle de l’infection dans de nombreux organes ( placenta , poumon et intestin.

La dissémination de l’infection est hématogène : Le CMV infecte les lymphocytes T et Lymphocytes B, les monocytes et les polynucléaires.

L’infection des cellules réticulo-endothéliales des capillaires, des cellules épithéliales des canaux glandulaires  entraine l’apparition des foyers inflammatoires dans les tissus glandulaires avec excrétions prolongée du virus .

Latence : le virus CMV  persiste dans les leucocytes périphériques, les cellules souches de la moelle osseuse, les Macrophages, les cellules épithéliales des tissus glandulaires.

Réactivation :  elle est fréquente au cours des transplantations d’organe et chez les immunodéprimés (patient sous corticoïdes).

Clinique

Les conséquences cliniques de l’infection à CMV  varient  considérablement selon  le statut immunitaire  du sujet  , bénigne chez le sujet immunocompétent et très sévère chez l’immunodéprimé.

  • Primo-infection: après une incubation de 30 jours  associe à une fièvre  prolongée ( 3 semaines) , parfois élevée mais bien tolérée , des céphalées  et des myalgies

(syndromes pseudo- grippal).  Ces signes sont associé biologiquement  à un   syndrome mononucléosique, des transaminases  légèrement élevée ( MNI).

La guérison se fait après 3 à 4 semaines avec une asthénie importante  et l’excrétion virale dans les urines prolongée.

  • Infection materno-fœtale

L’infection de la mère passe en général inaperçue. L’infection du fœtus ou du nouveau né est  le  plus souvent asymptomatique  , les signes de foetopathie (  retard de croissance,atteinte du SNC, atteinte cardiaque , atteinte hépatique)

  • Infection périnatale peut entrainer une pneumopathie (4ème et la 12ème  semaines de vie)
  • Infection chez l’immuno-déprimé existence d’un  syndrome clinique  infectieux  isolé ou  accompagné  d’une atteinte viscérale.
  • Patient infectés par l’HIV : les manifestations cliniques de l’infection à CMV surviennent chez ceux qui ont un nombre de lymphocytes CD4 inférieur à 100 /mm3  et  surtout à 50 /mm3 ( choriorétinite  , gastro-intestinales , atteintes neurologiques, pneumopathie.
  • Greffes d’organes : (1er  et 4ème mois après la greffe) au moment où l’immunosuppression est la plus forte (virémie, pneumopathie interstitielle, infections opportunistes).
  • Primo-infection : sujet séro négatif recevant un organe d’un donneur séro positif.
  • Réactivation suite  au traitement immunodépression
  • Surinfection receveur séro positif surinfecté par la souche du donneur.

Diagnostic

Diagnostic direct

  • Etude cytologique des cellules de lavage broncho alvéolaire, liquide amniotique, LCR ou de biopsie : Observation de grande cellule avec la présence d’une inclusion intracytoplasmique et intranucleaire .
  • Prélèvement : urine , aspiration bronchique, biopsie, salive.

Mise en évidence des antigènes CMV en utilisant des anticorps monoclonaux antiCMV marqué au fluorosceine ( IF) ou péroxydase (ELISA).

  • Détection des ARN m tardifs par PCR après transcription reverse ( RT-PCR)
  • Culture sur cellules: fibroblastes embryonnaires humains  (MRC5)  à partir d’urine, aspiration , sang  , apparition d’un ECP  après 8 à 20 jours  ( 6 semaines)  ,les cellules deviennent ovalaires, volumineuses et réfringentes.

Diagnostic Indirect

Recherche d’anticorps spécifiques de type IgG ou totaux sur un seul échantillon de sérum  par ELISA et recherche d’IgM

  • La primo-infection : révélée par une séroconversion.
  • Dosage des IgM présent lors de la primo-infection ou lors d’une infection secondaire.
  • IgG anti CMV : portage latent du virus (connaitre le statut immunitaire)
  • IgM anti CMV : Infection virale active.

Traitement

Ganciclovir : analogue nucléosidique de la guanine : inhibe de façon compétitive l’incorporation du nucléotide Guanine dans la chaîne de l’ADN viral ce qui entraîne  l’arrêt de l’élongation   provoquant la négativation de la virémie en 8 jours (traitement  oculaire chez les Sidéen,  des pneumopathies chez les greffés rénaux).

Foscarnet – Phosphonoformate : analogue des pyrophosphates inhibant l’ADN polymérase virale.

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